Construire une piscine naturelle : quelles particularités ? Quel coût ?
La piscine enterrée ou semi-enterrée séduit par le confort qu’elle procure à domicile. Se prélasser aux abords du bassin, plonger, s’amuser à des jeux d’eau ou assurer ses longueurs quotidiennes, on s’y voit déjà. Si ces moments plaisir peuvent être agrémentés d’un cadre naturel, mélangeant faune et flore, à s’y méprendre de se croire dans un étang ou un lac en pleine nature, proposant une eau pure sans traitement, alors n’est-ce pas là la définition du vrai bien-être et de la connexion avec la nature ? Pour contrer les piscines traditionnelles trop artificielles, la piscine naturelle peut être l’alternative parfaite ! Quelles sont ses particularités qui en font un espace de charme écologique et totalement profitable ? Et quel budget prévoir ? Réponses.
La piscine naturelle : le confort écologique
La piscine naturelle, aussi appelée « piscine écologique » ou encore « étang de baignade », n’est pas une piscine comme les autres. Là où l’objectif principal et unique d’une piscine standard est de disposer du confort de baignade à domicile, la piscine naturelle est la reproduction fidèle d’un point d’eau naturel, comme l’on pourrait se baigner dans une rivière, dans un lac ou dans un étang. En quoi reproduit-elle fidèlement l’authenticité de la nature ? En combinant la présence des végétaux et micro-organismes naturellement présents dans ces points d’eau, qui participent à leur purification.
Présentation faite, intéressons-nous à l’intérêt qu’elle procure dans un jardin, en dehors d’une baignade fortement agréable :
- L’absence de produit chimique : C’est bien l’action de l’écosystème présent dans la piscine, les végétaux et micro-organismes, qui permettra de purifier et régénérer l’eau, comme dans un point d’eau 100 % naturel. Eviter le chlore ou autre produit désinfectant agressif permet de réduire les risques d’irritations de la peau, type eczéma, des muqueuses ou des yeux, type conjonctivite, comme les risques d’affections respiratoires type asthme, lésions pulmonaires, etc. Toutefois, une pompe de filtration sera indispensable pour que la piscine ne devienne pas une fourmilière à bactéries et saletés. Ainsi, la zone dite de purification filtrera l’eau pour apporter le confort à la zone de baignade ;
- Un jardin aquatique praticable : Se détendre au milieu de nénuphars, entouré par la verdure de plantes aquatiques sélectionnées… Quoi de plus fascinant que de voir se développer la faune et la flore autour de sa piscine ! La faune se débarrasse des bactéries pathogènes, comme par exemple les libellules qui mangent les larves de moustiques. Les bactéries non-pathogènes se nourrissent des déchets organiques, et la flore oxygène l’eau. Couramment, une petite cascade est élaborée pour provoquer le mouvement de l’eau, favoriser son oxygénation et aérer le bassin. Nous vous le disions, c’est un véritable écosystème où chacun trouve sa place ;
- Quand la nature l’emporte sur la fiscalité : Si la piscine naturelle doit être déclarée en mairie, comme toutes les piscines de plus de 10 m², celle-ci ne sera ni soumise à la taxe d’habitation, ni soumise à la taxe foncière. Plutôt que de piscine, il faudra plutôt parler de « bassin naturel » sur la déclaration de travaux ou sur le permis de construire ;
- Une réglementation plus clémente : Les piscines naturelles ne sont pas concernées par l’application des textes de loi sur l’obligation d’équipement de sécurité du bassin. Toutefois, la sécurité doit primer sur le réglementaire. A minima, pour ne pas dénaturer l’authenticité du bassin naturel, une alarme de piscine est souhaitable pour détecter tout mouvement anormal.
En bref, faire construire une piscine naturelle s’inscrit pleinement dans une démarche écologique respectueuse de l’environnement, alliant l’esthétisme et le charme à la cohabitation avec la biodiversité.
La construction d’une piscine naturelle
Avant de se lancer, laissons place aux pré-requis indispensables :
- Consulter le Plan Local d’Urbanisme (PLU) : Avant toute construction, il est essentiel de se renseigner sur les règles d’urbanisme en vigueur applicables sur la commune : la zone envisagée est-elle constructible ? Est-elle protégée ? Quelle est la distance minimale des clôtures voisines à respecter ? etc. ;
- Définir son emplacement : La piscine naturelle, par le fait d’accueillir tout un écosystème, devra impérativement se situer dans un endroit semi-ombragé, à la fois suffisamment exposé à la lumière pour alimenter les plantes du lagunage, mais sans favoriser la prolifération d’algues et bactéries par une exposition directe entraînant des variations de température de l’eau, donc la perturbation des micro-organismes. De plus, le soleil direct favorisera l’accélération de l’évaporation de l’eau ;
- Définir son projet : Avant d’entamer les travaux, le pisciniste devra savoir exactement ce qui est attendu sur le projet pour pouvoir vous établir un devis au plus près du réel. Il faudra ainsi définir l’aspect esthétique recherché et les matériaux : plage en bois, rebords en galets, fontaine à eau, ponton, etc.
La piscine naturelle comportera au moins deux bassins dissociables indispensables :
- Un bassin de baignade, évidemment, permettant la nage ou la détente,
- Un bassin de filtration, qui en fait une baignade écologique. C’est le principe de lagunage qui fera le travail par l’auto-épuration de l’eau par les plantes, les bactéries et les UV,
- Un bassin de régénération, optionnel quant à lui, qui sera moins profond pour permettre une eau chauffée plus rapidement et redistribuée dans le bassin de nage.
Idéalement, il faudra faire le choix d’un pisciniste spécialisé dans les piscines biologiques. Ce type d’installation est bien plus particulier et dépasse le savoir-faire d’un pisciniste « généraliste ». Il devra savoir vous conseiller sur le choix des plantes aquatiques, épuratrices, oxygénantes ou décoratives, et sur le maintien de l’écosystème, ce qui est primordial. Si l’écosystème n’est pas correctement préservé, alors la qualité de l’eau sera impactée, et sans produits traitants, il sera alors difficile d’apprécier la baignade.
Les étapes de la construction
La construction de la piscine se fera par étapes clé, et ce quel que soit le choix esthétique fait :
- Procéder au terrassement et à la stabilisation du sol : Si une partie est plus profonde qu’une autre, le professionnel se basera sur le point 0 le plus profond pour établir la base du terrassement. Des tranchées permettront le passage de câbles pour l’alimentation électrique du local technique, et le passage de tuyaux ou des bondes de fond, pour mettre en place un skimmer d’aspiration en surface, et pour la circulation de l’eau, du bassin d’épuration au bassin de baignade ;
- Assurer l’étanchéité du bassin : Les tranchées seront rebouchées et un lit de sable sera répandu. La membrane d’étanchéité, puis un feutre de protection seront déroulés sur toute la surface. Enfin, une bâche EPDM pour bassin sera mise en place pour parfaire l’étanchéité ;
- Construire le local technique : Il devra être construit le plus proche possible du bassin pour accueillir la machinerie de traitement biologique de l’eau ;
- Remplir la piscine d’eau de pluie ou de puits ;
- Introduire le lagunage (filtre naturel) : C’est l’étape où les plantes sont installées. Les plantes épuratives joueront le rôle de filtrage de l’eau pour absorber les métaux responsables de la prolifération des algues présents dans l’eau. Les plantes oxygénantes apporteront l’oxygène à l’eau et favoriseront le développement de bactéries. Enfin, les plantes décoratives lutteront contre la prolifération des bactéries puisqu’elles diminuent l’exposition directe au soleil. Le système de circulation de l’eau sera alors mis en place.
L’entretien de la piscine naturelle
L’entretien d’une piscine naturelle est bien moins contraignant que celui d’une piscine classique. L’action conjointe et permanente de l’écosystème présent et du système de filtration évite le recours aux produits de traitement, donc au contrôle de pH, de TH et de TAC. En effet, les plantes flottantes purifient et oxygènent l’eau en régulant ses nutriments, et les bactéries et les animaux transforment les déchets organiques présents dans l’eau en nutriments assimilables par les plantes. Une fois la flore bien installée, c’est la faune qui viendra se développer naturellement : insectes, puces d’eau, escargots d’eau, grenouilles. Les poissons seront déconseillés pour ne pas attirer les oiseaux qui laisseraient des fientes sur les abords de la piscine.
Si l’écosystème agit en autonomie pour nettoyer l’eau, un entretien des parois du bassin sera tout de même nécessaire, une fois par mois en période hivernale, et une fois par semaine l’été, notamment pour ne pas laisser s’accumuler des algues proliférantes et les feuilles mortes laissées à la surface de l’eau par le vent. Une simple épuisette en surface, et idéalement un robot aspirateur pour piscine naturelle pour les parois et le fond du bassin, et le tour est joué !
Quel budget consacrer à la construction d’une piscine naturelle ?
La piscine naturelle coûtera environ 600 € du m², pour la fourniture des matériaux et la construction. Elle est bien plus onéreuse qu’une construction de piscine traditionnelle. Attention, il faut bien garder à l’idée que deux bassins seront bien distincts, le premier pour la baignade, et le second dédié à la filtration. Aussi, seuls 50 % de la piscine seront utilisés pour la nage.
A ce tarif viendra s’ajouter l’achat des plantes aquatiques et des ornements pour reproduire un vrai espace naturel (pierres, rocailles, fontaine, etc.). Ajoutons à ces coûts l’achat d’un robot aspirateur pour les parois et le fond du bassin, entre 200 et 500 €.
Enfin, pour ceux qui disposent déjà d’une piscine traditionnelle, sachez qu’il est possible de recourir à des professionnels de la piscine pour la convertir en piscine naturelle, soit en séparant le bassin en deux espaces, l’un de nage et l’autre d’épuration, soit en créant à toute proximité un second bassin de lagunage pour faire se développer l’écosystème. Pour ce faire, le budget dépendra de l’état de la piscine actuelle et de sa taille, mais ne comptez pas moins de 15 000 € tout de même, et bien au-delà si l’aménagement est entièrement à revoir.
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