Traiter sa piscine à l'oxygène actif : le dossier complet !

Les produits désinfectants pour piscine ne manquent pas, bien que le chlore et le brome soient généralement préférés des utilisateurs. Toutefois, dans une démarche plus propre et respectueuse de l’environnement, l’oxygène actif peut être un très bon choix, proposant un fort pouvoir algicide et destructeur de micro-organismes proliférant dans l’eau. Focus sur ses propriétés, son utilisation et son coût.

Qu’est-ce que l’oxygène actif ?

A l’origine, l’oxygène actif est un produit 100 % naturel. Au contact de l’eau, il se transforme… en eau et en oxygène. C’est pourtant un puissant oxydant et algicide. Comment est-ce possible ? Enfilons nos blouses blanches, et tous à nos manuels de chimie ! Non, on blague. Et bien c’est rendu possible par sa composition en molécules naturelles qui offrent une action de destruction des matières organiques, qui elles-mêmes nourrissent les algues et troublent l’eau. La molécule d’oxygène actif (H2O2) comporte un atome d’oxygène supplémentaire par rapport à celui de l’eau (H2O), ce qui lui confère une haute capacité oxydante. Il agit donc en saturant l’eau en oxygène, sans aucunement polluer le bassin. Incroyable non ? (Et pas si imbuvable, huhu).

Ses propriétés sont largement reconnues et font de lui un produit efficace, tout en restant respectueux de l’environnement. L’oxygène actif, c’est…

… Un produit écologique et non-agressif pour la peau, les yeux et les muqueuses. Inodore et insipide, il brillera par sa neutralité, sa discrétion et son naturel. Une eau traitée à l’oxygène actif ne décolore pas, ne pique pas, ne pollue pas puisqu’il est composé de molécules naturelles ;

… Un produit compatible avec les autres produits traitant, en simultané. Sa composition naturelle lui permet de s’adapter sans difficulté en action complémentaire d’un chlore, d’un brome ou d’un PHMB. En revanche, ces trois produits cités ne sont pas compatibles entre eux. Reconnu pour ses propriétés bienfaisantes mais non-rémanentes, il est parfois vendu déjà couplé à l’un de ces désinfectants. Il faudra donc impérativement veiller à en lire la composition et la notice d’utilisation avant d’envisager de l’utiliser en complément d’un autre produit ;

… Un produit décupleur de bienfaits une fois associé à d’autres produits traitants. Il améliore l’action traitante des produits plus agressifs en les régénérant. C’est pourquoi il sera désigné favori des traitements chocs, pour un rééquilibrage rapide de la qualité de l’eau.

Comme tout produit phare qui se respecte, des ombres au tableau viennent contrer ce pouvoir régénérant, et rendent son utilisation bien plus complexe qu’il n’y paraît, parce que l’oxygène actif, c’est aussi…

… Un produit non-rémanent, autrement dit ni permanent ni persistant. S’il dispose de nombreux bienfaits, son action est limitée, même très limitée dans le temps. En d’autres termes, il agit vite et fort, puis disparaît. Son pouvoir désinfectant expire dès lors qu’il a agit sur la cause, et c’est en cela qu’il est souvent boudé. Son utilisation implique l’utilisation d’autres produits, auxquels il vient se coupler pour améliorer la qualité de l’eau, comme le chlore, le brome, le PHMB, les UV ou même un algicide, qui disposent de propriétés rémanentes, mais qui viennent dénaturer la démarche écologique mise en avant ;

… Un produit sensible aux variations de pH et de température qui accélèrent son action oxydante, donc réduisent sa durée de traitement. Il faudra veiller à conserver un pH neutre pour qu’il soit au summum de sa performance, d’où l’importance d’une bonne filtration de l’eau, idéalement d’un régulateur de pH automatique, et de limitation des facteurs favorisant les variations du pH.

Comment doit-on utiliser l’oxygène actif ?

L’oxygène actif se trouve sous forme de granulés ou de galets (on parlera alors de monopersulfate de potassium), en sel, en poudre ou liquide, appelé alors peroxyde d’hydrogène. S’il est compatible avec la plupart des piscines, il sera toutefois à éviter pour les piscines naturelles sans traitement, les piscines intérieures et les spa, beaucoup trop chauffés pour que l’oxygène actif puisse agir efficacement. Seul, il sera préféré pour les piscines de petite contenance, peu fréquentées et disposant d’un équipement de filtration permanent.

En revanche, associé à d’autres produits désinfectants, la synergie opérée renforcera le pouvoir oxydant et désinfectant, le tout sans corrosion ni décoloration. Associé au chlore ou au brome, il aura une action régénérante par l’action de réactivation des chloramines et bromamines en chlore et brome actifs. Associé au PHMB, le traitement deviendra alors un puissant algicide.

Quoi qu’il en soit, qu’il soit utilisé comme pouvoir actif choc ou comme produit désinfectant pour petit bassin, sa quantité ne devra pas dépasser les 10 mg par litre d’eau. Comment s’en assurer ? Par un système de mesure du taux d’oxygène actif. Il en existe plusieurs :

• Par un test colorimétrique en bandelette, qui peut être immergé dans le bassin et se colorer selon la présence d’oxygène actif dans l’eau ;
• Par l’action d’un réactif chimique à laisser agir dans un contenant d’eau prélevée. Le principe de la colorimétrie de l’eau en définira sa contenance en oxygène actif ;
• Par appareil à électrodes où le taux d’oxygène actif contenu dans l’eau est définit par une sonde à plonger dans la piscine qui transmettra le résultat à l’écran électronique.

Constater le dosage est une chose, le rééquilibrer en est une autre. Pour y parvenir, il est recommandé d’utiliser l’oxygène actif sous forme de poudre, liquide ou granulé qui seront aspirés par une pompe doseuse automatique, puis refoulée dans l’eau du bassin. Le principe est simple : la pompe doseuse est un système de régulation de l’eau. Raccordée au niveau du système de filtration, elle analyse l’eau circulante et la rectifie automatiquement par diffusion d’oxygène actif complémentaire. Ce type de pompe analyse la qualité de l’eau dans son ensemble, et peut généralement s’adapter à tout type de traitement, tout en contrôlant également le pH. L’automatisation de cette tâche répétitive permet de se libérer de la contrainte d’analyse de l’eau pour une baignade en toute sécurité.

Quel coût prévoir pour l’entretien d’une piscine à l’oxygène actif ?

Choisir de traiter sa piscine à l’oxygène actif représente un coût important, bien plus onéreux que de la traiter au chlore ou au brome. Pourquoi ? D’abord parce que l’oxygène actif devra être rééquilibré en permanence, par son action non-rémanente, au contraire de ses collègues. De fait, la quantité nécessaire pour satisfaire la qualité du bassin entraînera une facture quelque peu douloureuse en dressant les comptes en fin de période de baignade.

Comptez donc environ 12 € par kg d’oxygène actif. A titre comparatif, le kg de chlore coûte entre 4 et 5 €, et le kg de brome aux alentours de 10 €, pour une utilisation moins importante, donc moins chère à l’achat et à utiliser en plus petite quantité. N’oubliez pas d’ailleurs que l’oxygène actif couplé à un produit traitant rémanent nécessitera l’achat des deux substances. Les galets ayant déjà provoqué l’association des actifs sont déjà plus onéreux.

Enfin, pour information, deux coûts indirects peuvent être ajoutés à la liste : d’abord l’acquisition d’une pompe doseuse qui coûtera entre 400 et 600 €, et le besoin de faire tourner le système de filtration en permanence, donc une note d’électricité quelque peu grossie. Mais bon, le courant passe bien entre vous, non ?