Qu'est-ce qu'un correcteur de pH ? Comment l'utiliser ? Quel dosage ?
Durant la saison de baignade, l’eau de la piscine doit être traitée et sa qualité doit être contrôlée régulièrement pour la préserver et garantir une baignade sans risque pour la santé. Pour ce faire, des produits existent pour aider au contrôle et à la rectification de la qualité de l’eau. C’est notamment ce que propose le correcteur de pH. Quel est son rôle et comment doit-il être utilisé ? Réponses.
Quels sont les indicateurs de mesure de la qualité de l’eau ?
La qualité de l’eau se mesure par trois indicateurs : le potentiel Hydrogène (pH), le Titre Hydrotimétrique (TH), et le Titre Alcalimétrique Complet (TAC).
Le pH est un indicateur de qualité de l’eau qui mesure l’acidité ou l’alcalinité d’une solution. Il s’exprime selon une échelle dite « logarithmique » allant de 0 à 14 unités. Un pH idéal sera neutre et possédera 7 unités. Les unités inférieures indiqueront que l’eau est trop acide, ce qui lui donne un fort pouvoir irritant, risque de dégrader prématurément l’équipement et diminue l’efficacité des produits de traitement ; et les unités supérieures indiqueront que l’eau est trop alcaline, qui la rend dangereuse pour la santé, notamment si elle est ingurgitée, pouvant provoquer une alcalose dont les symptômes sont des tremblements, des nausées, des vomissements et des vertiges. Le pH évolue avec le temps, du fait de plusieurs éléments fluctuants, ce qui a une incidence directe sur sa transparence ou sa pureté, ce qui vient accroître le risque d’irritations cutanées ou oculaires.
Le TH est un indicateur qui mesure la dureté de l’eau. Il est définit par le calcium et le magnésium contenus dans l’eau. En d’autres termes et pour simplifier, le TH mesure le calcaire contenu dans l’eau de la piscine. Pourquoi faire ? Parce qu’une eau trop calcaire (chargée en calcium) favorise le dépôt de tartre sur les parois et le fond de la piscine, ce qui peut provoquer l’apparition de tâches blanchâtres sur le revêtement et surtout venir endommager le système de filtration. A l’inverse, une eau trop douce devient corrosive, ce qui viendra détériorer la piscine et ses équipements par un phénomène de rouille. Idéalement, le TH devra avoisiner les 8 à 15°f (degrés français), soit viser une eau douce.
Le TAC est un indicateur de quantité de sels minéraux présents dans l’eau de la piscine, autrement dit sa teneur en carbonate et bicarbonate. Le TAC permet de déterminer la capacité de l’eau à dissoudre l’acide sans faire varier son pH. Il permet donc de limiter les fluctuations du pH. S’il est trop bas, le pH sera instable, s’il est trop haut, le pH sera trop stable. Arf !
Qu’est-ce qu’un correcteur de pH ?
Le pH de l’eau de piscine évolue avec le temps, du fait de plusieurs facteurs comme une température trop élevée, un désinfectant mal proportionné, une eau trop stagnante, l’eau de pluie venant fausser le traitement de l’eau chlorée ou bromée, une eau de bassin trop calcaire, etc. Il convient donc de contrôler régulièrement le pH en période estivale, et de le rectifier systématiquement pour conserver une eau idéale pour la baignade. Pour ce faire, inutile de changer l’eau toutes les semaines ou dès constatation d’une eau trouble. Des correcteurs de pH existent pour le rééquilibrer efficacement et faire retrouver toute sa clarté et sa transparence à l’eau de la piscine.
Quel est l’intérêt de contrôler la qualité de l’eau de sa piscine ? Assurer un pH équilibré renforce l’efficacité du chlore ou du brome, limite ainsi la prolifération de micro-organismes et la précipitation des minéraux, d’abord pour conserver la même eau le plus longtemps possible sans la renouveler, mais aussi et surtout pour préserver la santé des baigneurs. Une eau de mauvaise qualité sera trouble, aura tendance à verdir, à voir se développer des algues avec l’effet « sol gluant », et des micro-organismes qui pourraient provoquer des réactions allergiques pour les peaux les plus fragiles, et notamment celles des enfants, avec des apparitions possibles d’eczéma, de mycoses, de verrues, d’affections ORL ou encore de conjonctivites. Boire une eau de piscine de mauvaise qualité peut également provoquer des troubles digestifs et des douleurs abdominales, sur le principe d’une intoxication alimentaire.
S’équiper d’un régulateur de pH automatique
Le régulateur de pH automatique se branche sur le circuit de filtration de la piscine. De cette façon, il contrôle le pH grâce au flux d’eau circulant, et le rectifie automatiquement par un produit pH Plus ou pH moins. L’avantage du correcteur automatique est le fait de pouvoir se décharger de cette tâche qui devrait être tellement répétitive en période de baignade et de chaleur qu’elle est souvent oubliée ou négligée. L’automate pense et agit à votre place. Formidable, non ?
Est-ce que c’est tout ? Mais bien-sûr que non ! Certaines installations couplent le correcteur de pH au système de désinfection, le tout de manière automatisée. Sur le même principe, le flux d’eau contrôlé via le circuit de filtration verra son pH corrigé et le dosage de traitement désinfectant réajusté pour une parfaite élimination des bactéries, micro-organismes, algues et autres parasites.
Par son contrôle permanent, à plusieurs reprises chaque jour, le régulateur automatique limite l’utilisation des produits traitants, ce qui garantit une eau de qualité au quotidien, et une économie d’achat de produits, même si le régulateur présente un coût certain.
Comment bien utiliser un correcteur de pH ?
Un pH de piscine doit idéalement être neutre ou basique. Il peut varier de 0 pour une eau très acide, à 14 pour une eau très alcaline. Les spécialistes estiment que 7,4 correspond au taux de pH idéal. Pour l’obtenir, deux actions se succèdent.
D’abord, le niveau de pH est analysé. Cette analyse peut se faire de trois façons différentes :
- Par une bandelette test, qui peut être immergée dans le bassin et se colorer selon le pH de l’eau. Cette technique plus ancestrale n’est pas des plus précises et sera plutôt utilisée en pré-analyse ;
- Par un testeur colorimétrique, aussi appelé « papier pH », qui est un réactif chimique à laisser agir dans un contenant d’eau prélevée. Le principe de la colorimétrie de l’eau en définira son pH ;
- Par testeur électronique, appelé « pH-mètre électronique », dont le pH est définit par une sonde à plonger dans la piscine qui transmettra le résultat à l’écran électronique. Les régulateurs automatiques sont équipés d’une sonde placée sur le circuit de refoulement.
Puis le pH est corrigé si nécessaire à l’aide des produits pH+ ou pH-. Dans le cas d’un régulateur automatique, seule la quantité nécessaire de produit est automatiquement aspirée et injectée dans le circuit de refoulement. Sinon, c’est manuellement qu’il faut ajouter les produits.
Comment bien doser son correcteur de pH ?
Le correcteur de pH spécial piscine sous forme de poudre est l’utilisation la plus simple. Deux correcteurs de pH existent : le pH Plus et le pH Moins.
- Le pH Plus rééquilibre un pH trop faible. Il devra être dilué avant d’être versé dans le skimmer de la piscine pour éviter de troubler l’eau. Le skimmer est un élément important de l’action de filtration de l’eau puisque c’est par lui que passera l’eau la plus chargée en impuretés ;
- Le PH moins rééquilibre un pH trop élevé. Pour une efficacité optimale, il devra être déposé de façon régulière sur toute la surface de l’eau, en insistant particulièrement sur la zone la plus profonde du bassin.
Après versement du pH Plus ou du pH Moins, il faudra faire tourner la filtration pour mélanger efficacement le correcteur à l’eau du bassin. Il faudra patienter au moins 6 heures avant de procéder à un nouveau test pH de la piscine.
Dans tous les cas, avant utilisation, il est important de bien se référer à la notice d’utilisation du produit pour respecter les dosages prescrits.
Un dernier point de vigilance pour les régulateurs automatiques dont il faudra s’assurer de la présence suffisante de produit, au risque d’un effet contre-productif.
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